voila j'ai besoin de votre avis sur cette nouvelle que je compte modifier toujours pour le même concours!!!!!
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A la gueule des fusillés
Je t’avais déjà rencontré à l’endroit de mes rêves… C’est ici que commence l’histoire, mon histoire, notre histoire. On se connaît depuis longtemps toutes les deux, mais je ne suis pas sure de ton amitié pourtant. Le doute me pénètre chaque jour un peu plus. J’ai l’impression que ces derniers temps tu m’as laissée tomber. Où es-tu donc ? Tu me manques tant ! J’ai tellement besoin de toi, si tu savais tout ce qui se passe ici ! Mais non, tu n’es pas là. Tu m’as bêtement délaissée. Et pourtant… c’est aujourd’hui que j’ai besoins de t’avoir à mes côtés.
La vie est dure sans toi. Chaque jour est comme une nouvelle épreuve à affronter. Il me faut lutter à chaque seconde, chaque minute est un combat à mener. Je ne peux plus être moi à présent. Je ne peux pas revendiquer celle que je suis depuis que tu n’es plus à mes côtés. Certains disent que tu es partie dans un autre pays, que tu avais mieux à faire, d’autres que tu t’es envolée pour de bon. Quant aux derniers, ils te croient morte. Mais maintenant, je n’arrive plus à discerner le vrai du faux. Je n’arrive pas à croire que tu as finit par te désintéresser de nous. Dis-moi que tout ce qu’ils disent est faux, je t’en supplie !
Pourquoi tu n’es pas ici pour l’empêcher de faire tout ça ? Pourquoi nous laisses-tu dans cette situation ?
Je ne sais pas où sont passés les autres. Cela fait quelques jours que je n’ai pas eu de leurs nouvelles, enfin depuis que cela s’est passé. Sais-tu, où ils sont à présent ? Les reverrai-je bientôt ?
Si tu savais comme je t’en veux de ne pas être là. Je t’en veux de me laisser là, toute seule. Seule dans cette prison. Je sais bien que tu me vois et pourtant tu ne viens pas m’aider. J’ai perdu la notion du temps, tu sais ma belle. Le jour, la nuit, sont de même dans mon esprit. Je crois qu’ils ont cassé quelque chose en moi. Une chose indescriptible et irremplaçable. Si tu savais comme je les hais.
Aujourd’hui, je suis d’un pays où le ciel est gris. D’un pays qui a mal tout dedans. Et tu sais si on vit c’est par courage et convictions pour des idées. Qu’est-ce que je ne donnerai pas pour entendre les mots de mon enfance une dernière fois ? Tous ne sont plus que des machines. Que leur est-il arrivé ?
Les tambours militaires résonnent dehors. Ca y est, ça approche. Tout cela me fait tant de mal ! Je ne comprends rien à ce que je fais ici, je ne sais plus ce que je suis depuis que je t’ai perdue. Je suis seule, ici, depuis quelques jours. Cela fait quelques jours que je n’ai pas vu la lumière. Quelques jours déjà. Ou quelques mois peut-être que je suis là. Et tout ça pourquoi ? Parce que tu n’étais pas là quand il le fallait. Au final, je crois que tu n’es qu’une lâche, tu ne vaux pas mieux que les autres et pourtant je t’aime encore. Ton souvenir reste très présent, un si doux souvenir ! Je me souviens encore des bons moments que l’on a passé ensemble. Tu avais toujours été pour moi une tendre compagne. Tu m’as tenu la main depuis le premier jour où j’ai vu la lumière… J’aurais tant de choses à te dire, mais les mots me manquent…
Ca y est, on vient me chercher ! J’ai si peur ! Ils me bandent les yeux. Empêche-les je t’en supplie, vite… On m’amène Dieu sait où. J’ai peur aide-moi ! Je crois que je suis dehors à présent. L’air frais de mon pays caresse mes narines. Mon pays, ma terre, ma patrie… On m’attache maintenant, je crois que des gens sont à mes côtés, qui sont-ils ? Un homme crie de tirer ! Je t’en prie, dis à maman que je l’aime, dis-lui que je n’ai rien fait, dis lui que…
Ma respiration se coupe et la douleur m’envahit. Dans un bruit infernal, je m’écroule. Et, à présent, je vois clairement les choses. Je suis entourée de mes amis. Tout est si beau ici ! Je t’ai enfin retrouvée mais tu es morte comme moi, comme nous tous. Anjel et les autres, nous sommes tous au paradis. Et j’entends ces mots, les mots de mon enfance, cette langue au parfum sucré. Je peux de nouveau crier qui je suis. J’ai 22 ans, je suis basque et je viens d’être fusillée par les troupes de Franco ! Je suis morte car j’ai refusé de subir les mesures d’un dictateur. Je suis morte car j’ai agité fièrement le drapeau de mes ancêtres. Je suis morte car j’ai parlé cette langue qui faisait battre mon cœur. Je suis morte car j’ai assumé haut et fort mes idées. Mais je suis morte la tête haute. J’espère que tu es fière de moi et que tu le resteras.
A chaque minute qui passe, d’autres personnes nous rejoignent. Cela me fait repenser à ce qui nous était arrivé. Je me souviens qu’on était tous là. Notre petite bande d’amis républicains et puis ils sont arrivés. Fusils au poing, ils nous ont arrachés les uns aux autres. Finalement, ils nous ont tué. TUER. Le verbe est barbare et pourtant, comme des machines, ils reproduisent les mêmes actes sans se soucier de ce qu’est un être humain. La notion de sentiment est désormais vague à leur esprit. Leur âme s’est envolée et tuer et massacrer ne leur fait plus rien. Sais-tu combien nous sommes dans ce cas-là ?
On rira sur ma tombe, on crachera sur mon nom, on insultera ma famille et puis on m’oubliera. Voilà tout. C’est comme ça que l’histoire se termine. C’est triste tout ça… De là-haut, je vois maman qui pleure. Son visage est cerné et ses traits tirés. Ca me fait mal de la voir comme ça, de la voir si triste. Elle m’a tout donné et moi je n’ai rien su lui rendre en retour. Je l’aime tant !
Une dernière fois, je voulais te rendre un hommage. J’aurais voulu t’écrire un poème et construire un empire rien que pour ton sourire. J’aurais voulu qu’on vive heureuses ensemble. A la lumière obscure, je croise ton regard entre des hommes, une dernière fois. Tu te prépares à t’envoler vers d’autres horizons, vers un pays où on finira par t’oublier comme ici. Le monde change, les hommes aussi. La nature humaine n’est plus rien au final…
On t’appelait Liberté ou Princesse de la Paix. Aujourd’hui maîtresse oubliée mais reine des fusillés. « Les hommes naissent libres et égaux en droits » c’est ce qu’ils disaient. Mais maintenant, tu n’as plus aucun espoir puisqu’ils t’ont lancée « à la gueule des fusillés ».