| Pieces of Dreams Un visa pour le rêve, grâce à l'imagination ... |
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| Aloïs. | |
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+4stef27 twofour Sabnice HypNotiCa 8 participants | Auteur | Message |
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HypNotiCa Admin
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| Sujet: Aloïs. Dim 26 Nov - 15:13 | |
| Pathos. Oui je crois que si je devais me définir en un mot il y a un an, ça serait celui là. Pas joyeux, hein ? Surtout quand on a à peine 20 ans. Mais ma vie n'a pas toujours été rose, d'ailleurs elle l'a jamais totalement été. Je vois pas pourquoi j'ai dis ça. Enfin. Voire même carrément noire à une période de ma vie. Lors du décès de ma mère. Ma mère c'était mon réconfort, la seule en qui j'avais une totale confiance. La seule que je croyais quand elle me disait " Mais tu es so jolie ma chéwie ". Maman était anglaise. Mon père et elle s'étaient rencontré lors d'un voyage en Angleterre. Il était touriste, elle était guide. Faut pas chercher plus loin, croyez moi. Mon père c'était plutôt le genre " j'te l'dis poupée, si tu me suis pas, beaucoup d'autre le feront à ta place ". Ma mère l'a suivit en France. Elle était influençable, ma mère. Enfin, à cet âge là. Elle habitait en France depuis plus de 25ans mais s'obstinait a dire le chaise et la tabouret. En même temps, cette histoire de chaise en jupon et de tabouret qui fume le cigare nous paraissait tellement absurde.
Des fois j'ai peur de ne plus entendre sa voix dans ma tête. D'oublier comment elle était, les intonations qu'elle avait. Et dans ces moments là, je pleure. Je me vide de mes larmes. Si bien que mes yeux me piquent parce que ... Elle me manque atrocement, même 10 ans après. De ne plus la voir en robe de chambre venir me réveiller le matin, quand j'étais à la traîne avec son " chéwiiie tu vas etwe too late à ton école ! ". Ou encore sentir son odeur, sa crème de nuit, quand elle me calinait dans mon lit avant d'aller se coucher. On s'en rend pas compte de tous ces détails quand on l'a près de soi ...
Maman était très forte malgré la maladie. Elle irradiait par son sourire. Moi, je pleurais. Je sentais que ça n'allait pas, parce qu'elle n'était plus comme avant. Maman avait changée. Elle passait ses journées à dormir au lit. Elle, l'hyperactive par excellence. Papa me disait souvent de partir de la chambre. Que "maman doit se reposer, elle est très fatiguée ".
Puis un jour, on a emmenée maman à l'hopital. Parce que ça s'aggravait. Je n'aimais pas y aller. Je ne voulais pas y aller. Tous ces bonhommes en blancs me faisaient peur. Maman aussi d'ailleurs, avec tout ses tuyaux.
Un jour, quand on a été la voir, Maman avait l'air sereine. Elle était belle. Je pensais qu'elle allait guérir, alors j'étais contente. Je n'arrêtais pas de sourire, de parler tout en faisant de grands gestes, pour expliquer telle ou telle chose qui m'était arrivé la veille à l'école. Tout ce que fait une gamine de mon âge quand elle se sent bien.
Comme je voyais que maman fermait souvent les yeux, je me disais que peut etre je l'ennuyais avec mes histoires. Alors je me suis tu et assise sur son lit.
Maman m'a regardé longtemps dans les yeux, a sourit puis pris ma main, et a dit " Tu es so jolie ma chewie."
Je ne savais plus quoi répondre. Après avoir tant parler, je ne trouvais plus les mots.
Papa me pris les épaules, et embrassa maman.
Maman ferma les yeux. Pour toujours.
Le choc, c'est quand je suis rentrée de l'hôpital. C'est là que je me suis rendu compte que ça s'rait pu pareil. Qu'elle ne sera plus jamais dans la maison, à vadrouiller a droite à gauche. Que son image ne se reflétera plus dans les miroirs du salon. Que je ne l'entendrais plus rire. Qu'elle ne me demandera plus comment s'est passé ma journée et si j'ai besoin d'aide pour les devoirs.
Je pleurais tellement que je ne savais plus respirer. Mes larmes, mes hoquets, tout se mélangeait pour me serrer la gorge et ne plus laisser passer une onse d'air. Mon père m'a dit d'aller me rincer le visage, de le passer sous l'eau fraîche, pour que ça passe. Que ça passe ...
Et quand je suis rentrée dans la pièce, et que j'ai vu les crèmes de maman, le parfum de maman, la brosse de maman et que je me suis dit qu'ils resteront toujours comme ça, que personne n'y touchera ... Je suis tombé par terre, et me tordais en pleurant.
Mon père est arrivé catastrophé. Il ne savait pas quoi faire. Mais, il a jamais su comment faire avec moi. Il s'est jamais occupé de moi comme il aurait du le faire en tant que père. Faut croire que j'ai jamais était aussi important que son boulot a ses yeux. J'ai jamais été sa priorité ... Il y avait Maman pour ça. Mais plus maintenant ... Alors il m'a ordonné de me relever. Je ne l'entendais pas tellement je criais. Alors il s'st accroupi près de moi, a posé sa main sur ma tête, m'a caressé les cheveux puis a dit, " Aloïs, maman te regarde d'en haut. Ne pleures pas comme ça. Tu penses qu'elle voudrait te voir comme ça, hein ? Aloïs, maman est parmi les anges, elle veillera sur toi, tu comprends ça ? " Je le regardais, le menton tremblant, pris une de mes nattes pour me la passer sous le nez, puis fis un mouvement de la tête. " Aloïs ( il n'avait jamais autant prononcé mon nom .. à croire qu'il se souvenait commeNT je m'appelle ... ), lève toi, lève toi, et on va aller à la cuisine. Tu veux qu'on fasse un gateau comme maman les faisait ? " Mon menton tremblottant fit place a une crise de larme. " NOOOOOON, ON PEUT PAS FAIRE LE GATEAU DE MAMAN SANS MAMAN !! ". Mon père se leva, se recula, m'observa comme il aurait fait devant un objet à étudier. " Comme tu veux chérie ... mais ne reste pas seule, viens avec moi, on va aller dans le salon ". Je fis non de la tête.
Je finis la soirée, enveloppée dans les peignoirs de ma mère, essayant de m'imprégner au maximum de son odeur.
Quelques jours plus tard, on enterra maman. J'en pleurais de longues heures. Maman allait se retrouver seule, sous terre, dans le froid. Rien que cette idée .. Maman était trop jolie pour être cacher. Je ne comprenais pas. Je voulais qu'elle soit enterré comme Blanche Neige. Dans un cercueil en verre. Les yeux rougit par les larmes, mon père souriait tristement à mes propos. Il me serra fort dans les bras puis me dit " Aloïs, on va y arriver, ne t'en fais pas".
Pendant mes années d'adolescence, j'ai été élevé par ma grand mère. Nany Julia. La mère de maman. Le genre de grand mère complétement délurée. Le genre de grand mère qui profite de la vie, de ce qu'elle offre, qui vit au jour le jour. Elle était plutôt cool. Je faisais a peu près ce que je voulais. A peu près.
Elle gardait deux gosses. Les petits enfants d'une amie à elle. Mais bien sûr, nany Julia, le mardi soir elle sortait au ciné avec son copain. Et c'est moi qui gardait les adorables bambins. Tristan et Louise qu'ils s'appellaient. Le premier était aussi bavard que l'autre désobéissant. Je vous laisse imaginer.
Un jour, alors que j'avais réussit a faire taire Tristan en lui enfourchant un biberon dans la bouche, Louise ne voulait pas se laver. ( Ah oui, parce que Tristant ne savait pas parler. Enfin là il était plutôt en mode "mec alcoolo". Bah ouais, comme un ivorgne. Il parle, mais on comprends pas. Pourtant ça a l'air interessant ce qu'il dit hein, ouais mais on comprend pas. Du coup je prenais mon mal en patience et lui répondait toujours, l'air très concernée et interessée par la chose : Ohh c'est vrai ? Noooon. ) Fermons la parenthèse.)
La chipie dénommée Louise courrait partout dans la maison en criant et levant les bras.
"Louise, viens ici!" " Naaaaaaaaaaaaaaaan, je fais l'aviooooooooooooooon " " Louise, viens ici ! " " Brrrrrrrrrrrroooooooooooouuuuuuu" ( je crois qu'elle imitait le bruit du moteur ... )
Je laissais Tristan dans son parc, avec la télécommande ( ça l'occuper toujours des heures ), et alla chercher Louise. Je la pris par derrière et la coucha sur mes bras, en tournant sur moi même .
" Ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaais aviooooooooooooooooooooooon youuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu " " tatatatatata ohh un obstacle a droite, qu'est ce que c'est ?? " " Euuuuuuuh, c'est le muuuuuuuuur " " Obstacle contourné avec succès ! Tatatatatata droit devant, entrée libre ! Allumons les feux " " viiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiite " " Tatatata atterrissage en douceur. Ta ta ta ta ..... "
Hop je fermais la porte derrière moi. Louise était tellement dans le jeu, qu'elle en riait et ne captait plus rien de ce qui se passait autour. Et n'avait pas capté qu'elle avait atterit dans la salle de bain. Précisement sous la douche. Alors pendant qu'elle riait encore et encore, j'en profitais pour lui ôter son peignoir.
" Mais ... Mais .... " " Allez Louise, sois gentille. Tu vas te laver, et après on va manger. " " Nooooooooooooooooon !!! " " Louise s'il te plait ... " " Bon ... Et tu referas l'avion après aloooooors ? " " Hum, d'accord ! "
La séance de lavage se passait dans des conditions relativement calmes. A part l'innondation de la salle de bain, rien à signaler.
Comme promis, j'attrapais Louise et lui refit le coup de l'avion.
" J'ai pas faim Aloïssssss ! " " Ah non, faut manger ! Même Tristan a mangé ! "
Tristan qui pendant ce temps s'amusait a changer de chaine toutes les secondes. Mais la petite astuce, c'est qu'il faut couper le son de la télé. Sinon il y a un assez gros risque de pétage de plomb.
" Noooon j'ai pas faim ! " " Bon ... Ca te dirait de manger des pâtes de princesse ? "
Elle me jette un regard en coin, genre " c'est quoi cette histoire ? ". Et alors, comme je sens une ouverture, je m'engouffre.
" C'est des pâtes ... heu ... des pâtes qu'on mange assise sur un grand fauteuil comme une princesse " " Oui, mais les pâtes, comment qu'elles sont ? " " Euh ... Elles sont ... rouges "
Je vis les yeux de Louise s'illuminer, d'un coup.
Je pense, j'espère, je me damne pour qu'il reste encore du colorant alimentaire dans les armoires de Nany.
Après le repas, Louise et Tristan installés dans chacun de mes bras, nous regardâmes pour la dizième fois " Winnie l'ourson ". En prenant les miniscules mains de Tristan et Louise dans les miennes, j'ai songé à cette autre main que j'avais serrée si fort avant qu'elle s'en aille ..
Le cousin de Louise et Tristan, c'était un joli garçon. Le genre dont on pense qu'il est fait pour toutes les filles, sauf nous. Il s'appelait Noa. Il avait 3 ans de plus que moi. Il étudait l'art.
Il était venu les chercher le lendemain, c'était la première fois que je le voyais.
" Bonjour ... "
Ma grand mère arriva par derrière et le fit entrer.
" Oh bonjour Noa, comment tou vas ?" " Ca va bien .. " " Tou viens wécupéwer louise and Twistane ?" " Euh ... oui "
J'étais dans la salle de bain, moi, à ce moment là. Je passais la tête pour voir de qui pouvez provenir une aussi douce voix... Mais avec la chance que j'ai, bien sûr, il m'a capté.
" Ohhh ma chéwie, mais viens donc ici , c'est le cousin des deux petits ! " " Je ... "
Bah en fait, j'avais pas trop le choix. Sinon je passais pour la cruche timide de service qui ne fait qu'épier les gens ... Je m'avançais en direction de Noa, qui me souriait. Raaaaah. "Jamais je n'ai vu d'aussi belles dents". Ce fut ma pensée première. Pas génial, hein ...
" Aloïs, je te présente Noa. "
Noa s'avança vers moi et me fit la bise.
" Bonjour" " Bonjour".
Je pensais que la discussion se finirait la, comme pas mal d'autre quand on rencontre une personne pour la première fois et que, on a pas trop trop de choses a se raconter. Mais non.
" Alors, c'est toi qui les a gardé hier soir ? "
Je jetais un coup d'oeil vers nany. Parce que en fait, je ne savais pas si nany disait que c'était elle qui les gardait ou pas. Apparemment Noa était au courant des sorties nocturnes de ma grand mère.
" Oui oui, ils ont été adorables " " Adorables, eux ? "
Noa retint un rire.
" Si tu savais ce qu'ils font subir a leur parents ... " " Ah bon. Bah écoutes, moi ça va, franchement. Suffit de leur faire croire qu'ils ont le pouvoir sur toi alors que non. " " Euh ... " Je souris.
Louise et Tristan arrivèrent, poussés par ma grand mère, vers la porte.
" Voilà les petits monsters ! " " Tu vois, ta grand mère les cerne bien, elle!"
Je lui fis la moue. Il me répondit par un sourire.
Ce fut notre premier contact.
Il avait du garder un bon souvenir de moi, parce que , quelques jours après, il revint a la maison.
" Je, je crois que Tristan a oublié sa tutute ici."
Je me grattais la joue. Si Tristan avait vraiment oublié sa tutute, Noa aurait du revenir dans les minutes qui suivaient le départ,( tellement il est insupportable sans) , et non pas quatre jours après.
" Je .. Ecoutes, non. J'crois pas l'avoir vu ... " " Ah .. Bah tant pis ... " " Euh ... Tu es venu pour ça ? "
Je vis le visage de Noa prendre quelques couleurs.
" Oui, qu'est ce que tu t'imagines ! "
D'un coup, je me sentis gênée. Je ne savais pas quoi répondre.
" Dans ce cas .. Bonne journée "
Je refermais la porte au nez de Noa, pour ainsi dire.
Je restais appuyée contre la porte. Le ton de la voix de Noa quand il prononçat cette phrase ... Ergh. J'ai vraiment du passer pour une idiote avec ma question, pour qu'il me réponde comme ça.
Une semaine, deux semaines passèrent. Et .. aucune nouvelle. Rien. Noa m'a oublié, je me disais. On est resté sur une si mauvaise impression ... Je voulais pas que ça se finisse comme ça. Même si en fait, ça n'avait jamais commencé. Mais j'me comprends. Je n'arrêtais pas de limite harceler Nany pour savoir quand est ce que je garderais les enfants à nouveau. Mais apparemment ce n'était pas pour maintenant ...
Et puis ... Un soir ...
" Je sows ce soiw ma chéwie, et hem .. Je sais que tou n'étais pas au couwant, mais cwois moi je viens de l'etwe aussi... Louise et Twistan devwaient awiver dans une heuw .. Je suis vwaiment désolée .. "
Hein ? Quoi ? Tristan ? Louise ? Tu rigoles ou quoi ? Je n'aies jamais été si contente de les garder !
" Ah ... C'est rien Nany, t'en fais pas ... "
J'essayais un mieux de contenir ma joie . Surtout ne pas afficher mon sourire intérieur, sinon j'aurais droit à ses remarques.
" Bon, dans ce cas, je te laisse. Il y a dou poudding dans le frigo ... "
Ding Dong. | |
| | | HypNotiCa Admin
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| Sujet: Re: Aloïs. Dim 26 Nov - 15:19 | |
| Mon coeur s'emballait, mes mains étaient moites, même carrément humides, ... à la limite, on pouvait les essorer qu'il y aurait eu de l'eau qui en coulerait. J'exagères ? Et je suis passé je ne sais combien de fois devant la glace pour vérifier si.
" Je sais que c'est pas bien de se servir des mioches comme prétexte pour te revoir ."
Noa était là. Noa et c'est tout. Pas de Tristan ni de Louise en vue.
" Tu exagères ... Je m'attendais a les garder ce soir .. " " Arrêtes ! Tu ne vas pas me dire que tu t'es habillée, maquillée comme ça juste parce que tu savais que tu allais garder les gnômes ! "
Il franchit le pas de porte.
" Mioches, gnômes ... Eh ben " " Les gosses, c'est pas encore trop mon truc . Et pis, ya de quoi être dégouté avec les deux là."
Je refermais la porte après son passage.
" Hum c'est chouette ici, m'étonnes pas qu'ils réclament souvent pour revenir chez toi ... " " Et puis c'est peut etre aussi parce que moi aussi je suis chouette ! "
Il haussa un sourcil, eu un sourire moqueur et dit " Je n'avais pas fini ma phrase, en fait. Tu m'ôtes les mots de la bouche. Vraiment. "
" Nany a laisse du pudding dans le frigo, normalement réservé aux MIOCHES, mais comme il ne sont pas là ... Ca va etre le grand mioche qui va en manger "
Il rigola.
" Non mais attends, tu as vu comment tu me parles. Tu ne me connais pas. Tu m'as vu, allez, quoi, 5 minutes en tout et voilà le résultat."
Je posais les assiette sur la table en les gardant dans les mains. C'était vrai ce qu'il disait, en fait. Je ne le connaissais pas du tout. Juste son prénom.
" C'est vrai, alors parle moi de toi, allez " " Non arrête, j'aime pas ça, c'est trop vague . Parler de moi, ça me dit rien ... " " Alors je ne sais pas moi ... Tu as quel âge ? " " Tu m'en donnes combien ? "
Je le regardais de haut en bas. Noa était de ceux qui paraissait plus que leur âge. C'était impossible de définir précisement quel âge il avait. Il avait une certaine classe. Que ce soit vestimentaire, mais aussi dans son attitude. Il arrivait à te raconter des choses assez osées sans qu'on le trouve ni vulgaire, ni vache, et sans qu'il perde son charme.
" 24 ans ?" " Euh. Presque." " 22 ?" " Bingo ".
Il ne me posa pas la question. " Euh, et moi tu t'en f .. " " Toi alors, Aloïs, 19 ans, tu es en fac de droit , mais ce n'est pas ce qui te branche le plus. Dans la vie, tu aimes * il leva les yeux en ciel*, le nutella, le pudding, regarder winnie l'ourson, faire l'avion avec Louise, et laisser entrer dans ta maison des gens que tu ne connais pas."
Il s'assit. Je posais les couverts sur la table en le regardant.
" Je peux remercier ta grand mère, en fait " " Elle te parle autant que ça de moi ? ... " " Faut croire, oui. Et puis aussi, Louise. Parce que Tristan ... " Nous rigolions.
" Bon alors, comme tu sais pas mal de choses sur moi, a toi de me dire ce que tu fais dans la vie .. "
Je m'assis en face de lui, accoudée sur la table.
" Alors, alors, je suis en école d'Art. J'expose quelques fois mes peintures dans la gallerie de la ville voisine. "
Il enleva sa veste et la posa sur le dossier de chaise.
" Et toi, tu as un talent particulier ? "
Drôle de question.
" Pas que je sache... " " Peut etre que tu te débrouillerais bien en peinture ... "
Je rigolais.
" Alors là, désolée de te décevoir, mais même petite je n'ai jamais été foutu de peindre un arbre ... " " Très bien .. Alors, pourquoi tu ne poserais pas pour moi ? "
J'écarquillais grand les yeux.
" Euh ... Tu rigoles ? " " Non, je suis sérieux ." " Mais , il te faut de beau modèle, enfin des modèles avec un beau visage, des traits réguliers ... Je pense pas être assez jolie pour être modèle, en toute sincérité " " Tu te trompes, quand les modèles sont parfaits, c'est lassant. Tu n'as jamais vu un tableau célèbre représenté des gens hyper beau. Regarde, la Joconde ... " " Me comparerais tu à la Jocooooonde ?"
Il ferma les yeux puis dit " Jamais je n'oserais insulté la Joconde de la sorte ! "
Je me levais d'un bond de ma chaise, et alla vers lui. Il se leva aussi.
" Tu comptais faire quoi? "
C'est vrai qu'il mesurait une bonne dizaine de centimètre en plus de moi et était beaucoup plus imposant de près, n'empêche..
" Euh. Peut-être te taper. Mais maintenant que je me retrouve face à toi, je sais plus trop .. "
Il rigola.
" Aloïs, j'aimerais vraiment que tu poses pour moi, s'il te plaît." " Je .. j'en sais rien."
Me retrouver face à lui, aussi près, me troublais. Je regardais la table pour ne pas avoir à croiser son regard.
" T'oses pas me regarder ? " " ... " " Je rêve, tu n'oses pas me regarder ? " Il avait un sourire en coin en disant ça. Comme s'il en était fier qu'il me fasse de l'effet .. " Arrête un peu d'insister comme ça ... " " Alors regarde moi dans les yeux, au lieu de matter cette table. Tu vas pas me faire croire qu'elle est plus interessante que moi!"
Noa n'y allait jamais par quatre chemins. Il disait tout , tout de suite.
Je m'exécutais.
" T'es content ? " " Je le serais encore plus si tu acceptes que je fasses ton portrait." " T'as vraiment envie de me peindre ?" " Oui mais pas toute nue. Enfin, pas tout de suite".
On s'est rigolé droit dans les yeux.
" Bon alors pas tout nue mais pas tout de suite non plus ? " " Non, demain 14 heures chez moi, ce serait bien ... "
A 14 heures chez lui le lendemain, ça faisait plus bizarre que raisonnable d'être là. Pour ce qui était de poser, fallait pas que je m'en fasse. Noa peignait d'après photo. Ses toiles en direct, juste en face de moi, là oui ça me donnait la chair de poule. Noa il barbouillait pas.
" J'ai acheté une tarte au citron. C'est comme ça qu'on doit s'y prendre pour séduire une fille, non ?"
Après la séance photo, il m'a montré aussi des dessins. Fallait pas bosser pour le Nouvel Obs pour comprendre que Noa il en avait du génie. Du talent.
Vers 16 heures, je m'apprêtais à rentrer chez moi. Il a insisté pour m'accompagner " on sait jamais ce qui peut arriver ". Bien sûr, on a pas pris les chemins les plus courts. Et bien sûr quand il m'a demandé si il fallait absolument que je rentres, je lui ai répondu "non".
Alors il m'a emmené dans un bar, me présenter là où il passe la plupart de son temps libre " pour décompresser ". C'était assez joli. Une ambiance feutré, des banquettes en cuir, lumière orange ... Ca faisait très "intimiste" En fait, j'étais assez contente que Noa me fasse découvrir tout ça de lui. Il y avait un truc qui se passait entre nous, même un aveugle l'aurait vu.
En sortant de là, il pleuvait des cordes, même qu'on s'est demandé comment on allait faire. Si fallait pas qu'il aille chercher une barque pour qu'on aille plus vite. Parce que ça sentait la mini innondation dans les quelques minutes qui allaient suivre.
C'est bizarre mais ya des trucs comme ça, qui te reste en tête. Ce moment là je m'en souviendrais toujours.
On a couru vers l'abri de bus juste en face. Et même qu'on était trempé. Il s'est assis sur le seul siège restant, et m'a ordonné de m'asseoir sur ses genoux. Il me tira par le bras. Moi qui d'habitude ne me laissais pas faire, là j'ai cédé, même avec un grand sourire. Il m'a enlacé de ses bras et j'ai posé ma tête sur son épaule.
" Avec la pluie, ya l'odeur de ton shampoing qui ressort "
Il avait posé sa tête tout contre la mienne. Et on était tellement bien comme ça, que en fait, quand le bus est arrivé, on ne s'est même pas levé.
Mais il faisait de plus en plus froid, et Nany allait s'inquièter de mon retard. Je me suis levée tant bien que mal, et l'ai tiré de son siège.
Il pleuvait encore plus à présent.
" Je dois y aller, je ..." Il m'attrapa la main.
" On se revoit quand Aloïs ? " " Je ne sais pas ... " " Je crois, que je vais tomber amoureux de toi "
Il m'a dit ça si sérieusement. On ne se connaissait que dps quelques jours. Mais c'était assez inexplicable à décrire ce qui se passait entre nous, en fait.
" Moi aussi Noa, moi aussi "
Et là, on s'est embrassé, sous la pluie.
Quand nous nous sommes quitter, l'orage se faisait entendre.
Notre premier baiser passé, Noa et moi, on arrangeait des combines pour se voir le plus souvent possible. Et quand Nany n'était pas là, je jouais la baby sitter avec Noa ... Comprendra qui voudra.
Si bien que même après 6 mois de relation fusionelle, c'était comme au premier jour. On avait toujours la boule au ventre quand on se voyait. Il avait toujours les yeux qui brillaient quand il me voyait. Et il avait toujours de doux mots à m'accorder " Viens ici ma ptite vache a la crème ". Noa, j'aurais voulu que maman le rencontre.
Noa c'était mon homme. Il me réconfortait quand j'avais le cafard. Je savais que je pouvais compter sur lui à n'importe quel moment. Que se soit de la nuit ou du jour. Et ça c'était super important pour moi qu'il soit toujours là.
Comme cette fois, où je venais de m'engueuler avec Nany. Nany. C'était pour moi impensable que de m'embrouiller avec elle, tellement on était bien ensemble. Tellement on était complice. Mais je me trompais, après tout on est des êtres humains. Après ça, je ne voulais plus rester une minute de plus dans cette maison. L'ambiance y était tellement pourrie, je me sentais tellement mal... J'aurais voulu que maman me réconforte, que maman soit là. Nany c'était une maman de substitution, alors si je m'engueulais avec elle ... Et j'ai couru dans la nuit, sans vraiment savoir où aller. Couru sous la pluie. Et j'ai pensé à Noa, que lui sera là, que lui me réconfortera, qu'il trouvera les mots, comme toujours. Je pleurais, j'avais mal aux oreilles a cause du froid, y avait rien qui allait. Toute la solitude, toute l'angoisse et tout le manque d'amour s'étaient donné rendez vous chez moi en même temps, autant dire que à eux tous réunis c'était le grand vide intersidéral. Mon coeur battait à cent à l'heure. Une fois devant l'immeuble de Noa, mais derrière la buée de mes larmes, le 2, le 3, le A et toute la bande se sont mis a danser. Cette porte de merde, que j'arrivais pas à ouvrir. Et que dans la nuit pas caline du tout, j'ai paniqué. Et je me suis assise devant la porte, je pleurais. Faudrait appeler Noa.
" Allô ? " " Noa, c'est moi ... " " T'as une drôle de voix. Ca va pas ?" " J'suis en bas de chez toi, et j'ai pas le ... " " Bouge pas, j'arrive."
En raccrochant, j'ai eu honte de mes yeux rouges, de ce débarquement nocturne. On était pas franchement un vieux couple, et j'ai eu peur de tout gâcher en lui déballant le dramemélo qu'il y avait en moi.
Dans l'entrée du grand miroir, Noa m'a tout de suite prise dans ses bras. Il m'a serrée fort contre lui et alors j'ai su que j'avais bien fait de venir. Quand on est arrivé dans sa chambre, j'ai raconté. Il m'a écouté avec ses yeux clairs qui me voulaient du bien et j'ai pleuré, pleuré, pleuré jusqu'à trois heures du matin. Ca, ça a été vraiment bien de pouvoir pleurer aussi longtemps et plus toute seule. Seulement, comme on aurait dit qu'il voulait prendre mon chagrin, je me suis arrêtée.
Noa, il avait pas un torse d'ado tout étriqué. Je me disais qu'il était fragile à l'intérieur dedans, mais que dehors on le prenait pour fort. A l'intérieur aussi, quand même, il était fort.
Noa je l'aimais parce qu'à la fois il était vulnérable et à la fois tu pouvais t'appuyer.
Pour les vacances, Noa et moi on avait prévu de partir dans sa maison de campagne. Là où il avait grandit. Alors j'avais préparé mon packtage. Quand Noa est venu me chercher et qu'il a vu ma valise, il m'a dit " Je crois pas que tu auras besoin de tout ça ". " Ah bon, comment ça ? " " Prends juste une petite culotte. On va vivre nature là-bas " " Tu penses quand même pas que je vais me ballader nue dans ta maison ? " " C'est pas que je penses, c'est que tu vas le faire, tout comme moi "
Noa n'avait pas l'air de plaisanter, et le pire, c'est que je le savais. Que ça ne m'étonnait pas. Moi qui était si timide, si pudique, depuis que je cotoyer Noa, j'étais métarmophosée. Je me sentais vivre avec lui. Je ne m'interdisais rien.
" Très bien."
Je repartais dans ma chambre, pris une pile de ptite culottes qui trainait par là et repartis vers Noa, toute sourire. Il répondit a mon sourire et me tira par le bras, me plaqua contre le mur et m'embrassa. Noa et moi, on vivait par pulsion. Ca pouvait effrayer les gens. C'est vrai.
On vivait une histoire d'amour passionelle, comme on peut en voir sur les grands écrans. Et même qu'on se dit que ça existe pas ailleurs. Bah si.
Dans le train, je regardais le paysage défiler sous mes yeux. Noa, lui dormait. Il avait posé sa main sur mon ventre et sa tête sur mon épaule. J'adorais le sentir contre moi comme ça, comme si on ne faisait plus qu'un être à nous deux. Comme souvent.
La maison de Noa c'était la maison de campagne par excellence. Le genre de maison super grande, super claire, super accueillante. La grande maison de famille quoi. Noa me la fit visiter, tout content. Il s'attarda tout particulièrement sur les chambres ....
" C'est quoi tout ces ptits traits sur le mur là ?" " Ah, ça c'est quand mes parents s'amusaient a me mesurer "
Il m'enlaça par derrière, m'embrassa dans le cou et me montra avec son doigt .
" Là je devais avoir 5 ans, la toute première fois qu'ils m'ont mesuré, et puis après c'était tous les ans, jusqu'à ... "
Les parents de Noa étaient morts dans un accident de la route. En chemin pour aller voir le spectacle de fin d'année de Noa, quand il avait 8 ans. Autant dire que sa vie à lui n'était pas toute rose non plus.
On comprenait bien que chacun de nous avait une pierre très lourde dans l'estomac qui nous empecherait de décoller à fond vers la vie.
Je me retournais dans ses bras et fis face à lui.
" On fera pareil avec nos enfants "
Il sourit et m'embrassa.
Pendant toutes ces vacances, on ne s'ennuyait jamais. On parlait beaucoup et on rigolait bien. On ne s'occupait ni de l'ordre, ni de l'horaire. On faisait tout n'importe comment. A deux heures du matin, par exemple, souvent, on dormait pas. Alors on enfilait de vieilles doudounes pourries et allait se vagabonder dans les rues du village avec une lampe de poche ou bien on s'asseyait sur les marches de l'église en fumant une clope. En respirant bien fort l'odeur du Thym dans le froid de la nuit.
Un matin, j'ai vu qu'il y avait du courrier dans la boîte. Comme j'avais pas la clef, j'ai glissé ma main à travers la fente et comme la boîte est en fer, je me la suis écorchée. En fait c'était pas une lettre, c'était un recommandé pour aller en chercher une a la poste.
" Oh mais dis donc tu t'es fait mal ... Montres moi ça un peu ... " " Ben oui c'est avec la boîte "
Effectivement je m'étais entaillé le bras et le sang glissait le long.
Je me rapelle de tout ça, parce que cette petite blessure en annonçait une bien plus grande. Et je le sentais.
Noa a été cherché sa lettre a la poste.
Dernière édition par le Dim 26 Nov - 17:59, édité 1 fois | |
| | | HypNotiCa Admin
Nombre de messages : 130 Age : 36 Localisation : Lille Date d'inscription : 14/11/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Dim 26 Nov - 15:20 | |
| La lettre parlait d'Italie. La lettre, elle disait qu'il était accepté à Villa Medicis. La lettre, elle l'emportait pour une année entière.
Noa était fou de bonheur. Il esperait tant qu'on le prenne. C'était super. C'était vivre et travailler à Rome. Mais c'était aussi vivre sans moi, et ça il a pas percuté du tout.
Comment il pouvait exposer sa joie comme ça, sans penser à moi ? A ce que je ressentais en cet instant précis ?
Ca m'a semblé une éternité avant qu'il n'entende mon coeur craquer.
" Pas grave ... Se revoir les week ends ... Occasion pour moi "
J'écoutais sans écouter, j'entendais juste les mots qui sortaient de sa bouche, qui n'avaient aucun sens pour moi. Et moi, les yeux embués de tristesse, je restais plantée devant lui.
On est rentré plus vite que prévu parce qu'il fallait qu'il prépare ses affaires. Il voulait que je l'aide. Mais je n'en avais ni la force, ni le courage et encore moins l'envie. L'envie de le voir partir si loin de moi si longtemps.
Rentrée chez moi, je me suis ruée sur mon lit, en pleurant et mordant mon oreiller comme une épileptique.
Qu'est ce qui vous arrive quand votre vie s'en va? Il n'y avait que Noa que j'attendais dans la vie. Lui c'était la lumière, et je me retrouvais dans le noir.
Noa, je ne l'ai même pas accompagné à la gare. Noa, plus j'y pensais, plus je me disais que je voulais l'oublier, avant que lui ne m'oublie. Mais pourtant, Noa, qu'est ce que je l'aimais.
J'avais arrêté la fac. Mais personne ne le savait. Nany m'avait laissé sa maison pdt qq semaines, le temps qu'elle parte voir ses amis en Angleterre. Et mon .. père, je ne le voyais que les week end , bien-trop-occupé-avec-son-boulot. Il n'en savait rien.
Sauf que Sandra, une amie, s'inquiétait pour moi. C'était bien la seule.
" Allô, Aloïs ? Ca va pa, t'es malade ? " " Non; Pourquoi ? " " Ben, parce que t'es pas venu en cours depuis 2 jours et que aujourd'hui on avait le partiel ... " " Ah ouais, le partiel ... Oh t'inquiètes ." " Aloïs, qu'est ce qu'il y a ? " " Quoi, "qu'est ce qu'il y a " ? . Y a rien. J'suis pas venue en cours, c'est tout. D'ailleurs j'le sens pas pour cette aprem non plus " " Mais déjà la semaine dernière ... " " Te bile pas. Laisse tomber . " " Te laisser tomber oui, tu veux dire. Alors c'est ça, tu vas aller faire caissière au Prisu .. Super. Giga géante ton idée. Arrête tes délires. T'es fatiguée, c'est tout . "
Une larme roula sur ma joue. C'est vrai que je me laissais sombrer toute seule. Je n'avais plus de véritable famille , j'entends par la papa-maman-fifille, plus de copain, et bientôt plus d'études. Je finirais zonarde, dans les halles.
Sauf que là, j'avais pluss envie de me goinfrer de madeleines devant les téléfilms que d'aller plancher sur des partiels que je n'avais pas réviser.
Noa m'appelait de temps en temps. Il était toujours content, je sentais son sourire à travers sa voix. Et moi je pleurais, je l'écoutais et je pleurais. Je ne lui manquais pas. C'est ça.
Il devait revenir qq jours ici. Je redoutais nos retrouvailles. Ca faisait déjà 4 semaines que je ne l'avais plus vu. Il me manquait atrocement mais en même temps, je redoutais de le revoir ... Et si, et si, et si ...
Il m'avait donné rendez vous dans son bar.
Noa , il avait une mine superbe. Il s'était un peu enrobé, forcément, avec les pâtes .. Mais ça lui allait bien.
" Je suis content de te revoir ".
N'empêche que pour moi ça c'était pas passé comme une gondole à venise. Il m'avait laissé tombé. Il était partit aussi vite qu'il est venu dans ma vie. Comment a-t-il pu me donner tant de bonheur et me le reprendre avant que je ne puisses dire ouf ? Je lui en voulais à Noa. Notre histoire d'amour en yoyo, ça ne m'allait pas. J'étais pas faite pour ça.
Et quand je le veux, j'ai la langue bien afutée.
On s'est engueulé. Tellement même, qu'un serveur est venu gentillement nous demander de sortir de ce bar.
Une fois sur le trottoir, le froid nous a calmé. Côte à côte on a marché sans rien se dire.
Alors, j'ai commencé à pleurer. Je repensais à notre histoire d'amour, à ce qu'on était heureux. Avant qu'il parte.
Il m'a prise dans ses bras et m'a embrassé sur le front
" Tu es trop fragile, Aloïs "
Pour lui, fragile ça voulait dire : trop naze, et n'en parlons plus.
Quand je lui ai demandais s'il avait déjà réfléchit au "nous" à Rome, là il a bafouillé "oui, ... non" et il m'a répondu " Je te quitte, pas parce que je ne t'aimes plus. Mais parce qu'on y arrivera pas." Et moi qui rêvais d'une personne que j'aime et qui m'aime, comme disait Verlaine ...
En fait, nous deux on voulait vivre dans une bulle, ne faire qu'un. En Théorie c'est génial, mais en pratique, ça ne fonctionne jamais.
Je suis rentrée à la maison. Mon père m'y attendait. J'avais les yeux aussi rouge qu'un lapin malade et je tenais à peine sur mes jambes. Si bien que je me tenais sur les parois des murs pour me tenir debout.
Mon père accoura vers moi, me demandait ce qu'il y avait. Je lui ai répondu que ça allait. Que j'étais juste très fatiguée.
" J'ai appris que tu n'allais plus en cours "
Ca yest. Le truc que je redoutais le plus arrive. Les remontrances du père absent.
" Non, j'en ai plus le courage. Pas maintenant en tout cas. " " Très bien. Ecoutes, si tu veux, laisse tomber cette année."
Je n'en croyais pas mes oreilles.
" Hein ? " " Je vois bien que tu ne vas pas bien. Ca fait déjà qq semaines que tu as l'air d'un fantôme, que tu ne fais plus rien ." " Mais tu es Ok pour que je laisse tomber ? " " Ecoutes, ce n'est que ta première année, et tu n'as pas l'air plus interessée que ça d'aller à cette fac " " C'est vrai " " Alors, si tu veux, je peux t'embaucher dans mon entreprise. Et l'année prochaine, tu verras ou tu voudras t'inscrire, à quelle fac. Mais pour pas que tu restes sans rien faire, et pour gagner de l'argent, j'ai pensé que c'était bien que tu bosses avec moi " " Pour que tu puisses garder un oeil sur moi, n'est ce pas ? "
Mon père souria tristement " oui aussi, car ton état m'inquiète un peu; C'est pourquoi tu viendras chez moi, le temps que Nany rentre d'Angleterre. Je veux pouvoir veiller sur toi. Tu m'as pas l'air dans ton assiette."
Il avait pas tort.
Quelques jours après, il m'a prise en train de vomir dans les wc.
" Ca ne va pas ma chérie ? " " Ben , maintenant ça va mieux " " Tu as une crise de foie ? Pas de fièvre au moins ? " " J'crois pas." " Bon allez, au lit "
Le lendemain matin, mon mal de mer n'allait pas mieux du tout.
Le médecin est arrivé, et direct, il m'a demandé l'air de rien si ça se pouvait que par le plus grand des harsad je sois enceinte. On s'avançait vers Noel, et en repensant à Tristan et Louise, je me disais que ça serait le plus beau de mes cadeaux.
Bien sûr, j'ai dit au médecin de ne pas en parler à mon père. Enfin du moins pas pour le moment, parce qu'on était sur de rien. Il a acceptait en souriant puis m'a donné l'adresse d'un labo.
Avoir un bébé, c'était un rêve si grand que j'avais jamais vraiment osé le rêver.
La semaine suivante, les résultats d'analyse a la main, je longeais les arbres du parc en respirant a plein poumons l'odeur de l'herbe fraichement coupée. La nuit est là maintenant, très douce. Ils vont pouvoir accrocher leur pere noel et leur guirlande. J'ai plus peur. En moi, il y avait cette voix qui chantonne " Petite fille ou petit garçon ? "
Quand je rentre, je m'enferme dans ma chambre. Je m'allonge sur le lit avec les mains derrière la nuque et je regarde la photo de maman bébé, posée juste en face.
Et là je me dis que demain, la vie et moi, on devrait pouvoir se réconcilier.
Margot me demande souvent comment était son père. " Beau, extrêmement beau, comme toi ma puce "
Avec juste sa petite nuque fine et ses petits pieds qui dépassent, je l'enveloppe dans une immense couverture. Comme je lui fais des petits bisous partout, dans tous les recoins tendres de son petit corps moelleux et sucré, elle me dit : " Je suis potelée, hein ? "
Ah oui, ça pour être potelée, elle l'est. Elle a compris que c'est pour ça que je l'embrassais tout le temps.
La marguerite, c'est une ptite fleur épanouie. Les marguerites, c'est bien connu, c'est des fleurs qui poussent quand on les aime.
Je regarde dormir Margot, le biberon contre sa bouche et ronflant comme un camionneur, ... et là, il me semble qu'on doit pouvoir être sûr d'aimer quelqu'un et que ce quelqu'un vous aime. | |
| | | Sabnice Admin
Nombre de messages : 228 Age : 44 Localisation : Nice Date d'inscription : 14/11/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Dim 26 Nov - 15:23 | |
| | |
| | | twofour Découvreur(se)
Nombre de messages : 13 Age : 35 Date d'inscription : 14/11/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Dim 26 Nov - 16:32 | |
| c'est magnifique!!!!!!!! et ben, plus je découvre les textes de tout le monde plus je remercie hypnotica et sabnice d'avoir créé ce forum | |
| | | HypNotiCa Admin
Nombre de messages : 130 Age : 36 Localisation : Lille Date d'inscription : 14/11/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Dim 26 Nov - 17:57 | |
| Oh ... Merci | |
| | | stef27 Débutante
Nombre de messages : 39 Age : 46 Date d'inscription : 19/11/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Dim 26 Nov - 18:03 | |
| vraiement chouette histoire la longueur m' a fait un peu peur au début et puis je suis rentrée dans l'histoire et me voila déja à la fin | |
| | | Ju-liee Débutante
Nombre de messages : 50 Age : 34 Localisation : Saint-Etienne, 42 Date d'inscription : 15/11/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Dim 26 Nov - 21:39 | |
| Superbe histoire!!
Bravo bravo!!! | |
| | | Strange-Dream Découvreur(se)
Nombre de messages : 22 Age : 35 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 01/12/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Sam 2 Déc - 14:10 | |
| Comme je te l'ai déjà dit : c'est super bien écrit... En plus d'être très réaliste dans ce que tu écris, tu arrives à "hypnotiser" . J'veux dire, tu as une façon d'écrire qui fait que quand on commence, on ne peut s'arrêter de lire et quand on arrive à la fin, on se dit qu'on a eu peur de la longueur de ta nouvelle pour rien, parce qu'on lirait bien plus. Je sais pas si je suis claire hein, mais j'me comprend ^^ Voila, maintenant, je découvre chaque jour un peu plus ce forum. Pour le moment j'ai pas lu grand chose faute de temps, mais maintenant je saurais quoi faire si jamais j'ai finit mon boulot ^^ Bref, je le dis là, comme ca c'est fait, mais je trouve que ce forum est une excellente idée. Cependant, t'aurais pu m'en parler plus tôt
Dernière édition par le Dim 3 Déc - 16:03, édité 1 fois | |
| | | Mwa Apprentie Rêveuse
Nombre de messages : 112 Age : 88 Date d'inscription : 14/11/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Sam 2 Déc - 15:06 | |
| Bravooo!! M'enfiler la fin de Julien et Alois ca a été genial... Raaaah j'attend de prochaines histoire!! "On vivait une histoire d'amour passionelle, comme on peut en voir sur les grands écrans. Et même qu'on se dit que ça existe pas ailleurs. Bah si" Je rajouterais un bah non ^^ C'était vraiment bien Bwavow | |
| | | Margo Apprentie Rêveuse
Nombre de messages : 117 Age : 35 Date d'inscription : 14/11/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Sam 2 Déc - 15:09 | |
| Clap! Clap! Clap! Clap! J'ai la larmichette à l'oeil! C'est extra vraiment!! ^^
Une suite....Une suite....Viiiiiite!
PS: T'as vu que je hante! Comme par hasard la pitchoune s'appelle Margot, Héhé!^^ | |
| | | HypNotiCa Admin
Nombre de messages : 130 Age : 36 Localisation : Lille Date d'inscription : 14/11/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Sam 2 Déc - 16:32 | |
| M'ci . Une suite ... Pour moi l'histoire s'arrêtait là ... Ni triste ni happy end. Ca me convenait comme ça, en fait. Pour la continuer maintenant, je sais pas ... J'verrais Et hum quichette, je t'avais donné le lien du forum le lendemain de sa création. Sauf que j'savais pas que je t'avais donné un mauvais lien ... | |
| | | Mwa Apprentie Rêveuse
Nombre de messages : 112 Age : 88 Date d'inscription : 14/11/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Sam 2 Déc - 16:38 | |
| Hé bin non, moi non plus je vois pas de suite!! Mais je vais une histoire tout pareil! Et c'est valable aussi pour Sabnice:^^: | |
| | | Strange-Dream Découvreur(se)
Nombre de messages : 22 Age : 35 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 01/12/2006
| Sujet: Re: Aloïs. Sam 2 Déc - 16:58 | |
| Bah t'sais quoi, j'suis tombée sur une page google j'crois avec des liens louches et j'crois que ca parlait d'un Père Noel. Bref, je demandais pas de suite moi. De toute facon, tu as achevé ta nouvelle de sorte que ca risque d'être difficile de la continuer. Enfin bref ^^ | |
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| Sujet: Re: Aloïs. | |
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| | | | Aloïs. | |
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