Marielle entra dans ma chambre silencieusement. Elle m’observa de haut en bas avec un sourire stupéfait.
- My god Sab, tu es magnifique !
Je lui tendis un regard inquiet.
- T’es sure ? Ce n’est pas trop ? Les sandales ça fait pas trop ? La robe n’est pas trop courte ? Ma coiffure est adaptée ? Mes jambes ne font pas trop maigres ? Mes fesses ne ressortent pas trop ?
Marielle partit d’un fou rire devant mes questions névrosées.
- Mais arrête t’es dingue, tu es parfaite. Tu vas les avoir derrière toi toute la soirée tes petits germains. Ils vont baver devant toi !
- Marielle dis pas ça, justement c’est tout ce que je veux pas, je veux être neutre, pas de tape à l’œil. Je devrais peut être me changer.
- Nan, arrête t’es folle, reste comme ça. Tu n’as rien d’extravagant, c’est juste que tu es très belle et que tu ne laisseras pas 4 ados bourrés d’hormones, indifférents.
- Mouais.
Elle continuait à rire en me voyant faire la grimace et en tirant sur ma robe comme pour protéger mes fesses prêtes à s’échapper au moindre mouvement.
Mon portable se mit à sonner.
- Oui Michel, je suis presque prête.
- Bouge toi ma puce, je suis en bas de chez toi dans 5 mn.
- Euh oui ok à tout de suite.
Un regard désespéré à Marielle, qui vient me faire un gros bisou sur ma joue pour me rassurer.
- Ne t’inquiète de rien, tu as rencontré Muse, tes Kaiser chais pas quoi et tellement d’autres, plus rien ne peux te faire peur maintenant. Fonce ma belle tu vas t’amuser.
- Merci de me dire tout ça, j’aurais tellement aimé que tu m’accompagnes.
- Tu sais bien que je supporte pas ce genre de soirée. En plus Fred va pas tarder à me rejoindre. Soirée coquine en perspective. Au fait tu penses rentrer tard ?
- Marielle t’es une vraie garce, dès que j’ai le dos tournée t’en profite pour t’envoyer en l’air !!
- Nan mais arrêteuh !! Fred c’est Fred je peux rien lui refuser !
- Ok ok je rentrerais tard dans la nuit, profite mais n’allez rien faire dans ma cambre ok ?
- T’es dingue, on t’épargnera pas de soucis.
Un dernier regard dans le miroir, une mèche remise en place accompagnée par le cliquetis de mes bracelets, je sortis de ma chambre.
Universal avait sorti le grand jeu, comme pour la soirée donnée en l’occasion de Beyoncé. Ces allemands devaient leur rapporter une vraie fortune pour qu’ils déploient autant d’artifices en leur honneur.
J’avais passé un bras autour de celui de Michel, je tremblais un peu. Il fit semblant de rien.
En entrant dans la salle après avoir passé un véritable bunker d’agents de sécu, je me retrouvais dans un tourbillon.
Une salle immense séparée en plusieurs parties. Buffet, terrasse, salon, et même au fond piste de danse cachée par de grands rideaux noirs brillant.
Du monde partout, dans tous les coins. Visiblement on n’était pas en avance, vu le peuple déjà présent. Michel m’entraina vers des connaissances et j’en fus rassurée au moins je connaissais la majorité des personnes présentes.
Du coin de l’œil tout en souriant machinalement à un gros chauve en costard blanc qui me lançait des regards pervers, je cherchais Gerta.
Elle était là, accompagnait de plusieurs hommes, et visiblement elle les faisait rire car l’ambiance était joyeuse.
Je quittais Michel discrètement pour la rejoindre.
- Bonsoir ma chérie !! Comment tu vas ? t’avais intérêt à venir sinon je serais venue moi-même te chercher.
- Bonsoir ma Gerta.
Nos embrassades chaleureuses amusèrent les garçons présents.
- Impossible d’y échapper ce soir, l’enjeu est bien trop important.
- Mais oui j’ai appris ça ! Tu te rends compte ?! Ces jeunes puceaux font fureur partout et toi tu décroches le projet ! C’est génial pour toi. Ce que je rage de ne pas pouvoir me taper l’incruste dans le staff. Je l’aurais maquillé avec amour ce petit Bill.
- Oui je sais Gerta.
- Quoi ? C’est vrai non ! D’ailleurs ils sont où les petiots ?
Bonne question. En jetant un regard circulaire autour de moi, je ne vis rien qui ressemblait à des dreads ou à une crinière noire.
- Visiblement ils ne sont pas encore arrivés.
- Ils se font désirer. Vient je te présente à mes copains
Gerta me présenta à ses « copains » qui étaient pour la plupart des Tech, ingénieur du son, monteur, ingé lumière, et encore réalisateur. Tous âgés d’une trentaine d’années, ils avaient ces sourires intelligents qui rassuraient. La conversation allait bon train et je fus approvisionnée en cocktail par un certain Jeff qui ne me lâcha pas d’une semelle, me posant des tas de questions.
Gerta nous avaient entrainé vers des fauteuils en cuir blanc tout moelleux dans un coin tranquille.
Michel m’envoya un clin d’œil quand je lui fis signe de l’endroit où j’allais.
Jeff attendit quand même 20 bonnes minutes pour m’annoncer qu’il serait aussi de la partie lors de la tournée des TH. Il n’aurait pas pu me le dire plutôt, ça m’aurait déjà bien détendu.
Jeff était ingé et gérait toute la partie technique des concerts. Toute une équipe allemande était prévue mais le staff Hotelien avait tenu à engager un ingé français pour parer aux fonctionnements différents des appareillages français. Jeff ne bredouillaient que quelques mots d’allemand mais visiblement, comme il me l’expliqua, les termes techniques se comprenaient universellement.
Je fus soulagé d’envisager sa présence pendant la tournée. Un français dans l’équipe avec qui je pourrais parler, me réconforta.
Jeff était grand, mince, assez musclé, brun aux yeux verts ou bleus, la barbe de 3 jours et des mains puissantes, sur lesquelles je n’arrivais pas à détacher mes yeux. Mon sourire se figea j’étais ravie.
Soudainement toutes les têtes se tournèrent, un attroupement du coté de l’entrée nous firent comprendre que les garçons arrivaient.
- Waouh quelle folie, tous ces gens sont pires que les groupies en chaleurs des concerts. Ils flairent les petits poulets aux œufs d’or.
Souriant à la réflexion de Gerta, je continuais à regarder du coté de la foule. On apercevait ça ou là une chevelure, un sourire, des dreads blondes, une chevelure lissée.
Je me refusai à aller les affronter parmi cette convergence da population. J’attendrai le bon moment.
Jeff sentis ma tension nerveuse et me tendis une coupe de champagne que je portai machinalement à mes lèvre et la bu d’un trait.
- Ne stresse pas, ces petits sont sympas comme tout, et je ne pense pas qu’ils envisagent de te pourrir la vie. Crois moi la leur est déjà bien compliquée.
- Merci Jeff de me rassurer, mais ils sont un tel phénomène que je me sens assez fébrile.
- Normal.
En maintenant son sourire il me tendit une autre coupe que je gardais dans mes mains cette fois ci mais que je ne tardais pas à engloutir dans mon état d’agitation interne.
La conversation reprit, le brouhaha s’était un peu calmé, les garçons étaient la proie des petites jeunettes. Amies, filles ou arrière petites filles du personnel d’Universal qui avaient profité de l‘aubaine.
L’effet de l’alcool me débrida, je souris davantage et participa de façon animée à la conversation. J’avais zappé les TH, et Gerta et moi rigolions comme de petites folles.
A ma 5e coupe de champagne la tête me tourna. J’avais l’estomac vide et il était temps d’avaler quelques choses.
Jeff et Léo se proposèrent d’aller nous chercher de quoi manger.
Je refusai. Je préférais aller me dégourdir les jambes moi-même. Le buffet, de loin semblait désert et ça me réveillerai un peu d’y aller.
Je pris en riant les commandes en disant à chacun que j’allais oublier dans les 20 prochaines secondes.