Je n’avais pas détacher mes yeux du visage de Bill et pendant qu’il me racontait des anecdotes sur Georg, je le détaillais.
Un peu de noir autour de ses yeux en amande, pas de fond de teint, son petit nez parfait se plissait sous ses sourires. Ses lèvres brillaient et se contorsionnait sous ses paroles. De sa main manucurée il rejetait parfois une mèche rebelle.
Ses dents se découvraient et je notais machinalement leur imperfection si parfaite, Bill avait du sucer son pouce durant son enfance.
L’ascenseur s’ouvrit sur David et Georg qui paraissait endormi.
- Monsieur dormait !
David l’air agacé entraina Tom sur son passage et tous ensembles on se dirigea vers le restaurant.
David m’expliqua brièvement que le reste du staff était sorti pour visiter un peu la ville et manger dehors.
- Ils ont ce privilège eux au moins, mais pas les garçons, c’est trop risqué.
Installés autour d’une table ronde, je fus une bonne partie de la soirée le centre de la conversation. On me questionna sur le planning des jours à venir, sur la qualité des hôtels, du temps passé sur la route etc.…
Bill à ma gauche mangeait toujours silencieusement et souriant souvent aux bêtises de son frère.
Tom était bien le bout en train de la bande. IL riait tout le temps et son rire était communicatif, je rentrais dans son jeu à tous les coups.
Ses dreads sous sa casquette, son t-shirt immense, il était vraiment mignon, vraiment séduisant et je ne doutais pas un seul instant qu’ils les faisaient toute craquer.
Gus participait aussi du mieux qu’il pouvait, il n’était décidément pas un homme de tête, plutôt à l’écart il était souvent charrié par ses amis. Je le défendais du mieux que je pouvais en faisant de gros yeux à Tom ou Georg.
Georg lui aussi était assez bavard et aussi très moqueur. Il mangeait beaucoup et se resservait plusieurs fois. Il était assez fier de sa chevelure lissées et les remettaient en place régulièrement.
Quant à Bill, peu bavard, picorant dans son assiette il paraissait épuisé. David m’expliqua que Bill rentrait dans sa bulle avant les concerts et Bercy l’impressionnait. Malgré les blagues foireuses de son frère, Bill restait calme se contentant de sourire.
- C’est quoi ça ?me demanda-t-il en me montrant la tarte tatin que le serveur venait de déposer devant lui.
- C’est une tarte aux pommes renversée.
- Ah.
- Oui la pate est sur le dessus tu vois, lui montrais je en tapotant le dessus de la tarte avec ma cuillère.
- Ok, je vais gouter.
- Mmhh ouais c’est bon.
Son sourire me fit du bien. Je ne voulais pas le sentir mal et j’étais déjà prête à tout pour le voir se détendre un peu.
- S’il te plait Dave, jusqu’à minuit pas plus tard, suppliait Tom
- Non Tom, on monte demain on part tôt.
- Allez Dave, laisse nous un peu profiter.
- Moi je suis crevée mec, moi je monte.
- Sabrina tu restes avec nous ? me demanda Tom.
Un regard vers David, un autre vers Tom qui m’adressait son regard tout mielleux, je cédai.
- Oui ok je reste avec les garçons, pas de problème David.
- Mouais. Tu te laisses embobiner. Bonne nuit à tous, les gars. A demain Sabrina.
Il disparut dans le hall.
- Putin il est parti, c’est grâce à toi Sab !
Tom et Georg me sautèrent dessus et m’embrassèrent sur les joues.
- Il ne nous laisse jamais !
Bill souriait aussi et Gus rangea son ipod dans sa poche, tout content.
Tom me prit par le bras et on entra dans le bar.
Ambiance Loundge. Musique forte, des fauteuils partout, lumière tamisée. Il n’était que 22h mais un dizaine de personnes étaient déjà installé sur les poufs moelleux.
On se trouva un endroit isolé et Tom commanda des cocktails.
La serveuse, une grande blondasse au long nez fit la grimace à l’allemand si rêche de Tom.
- Servez nous 5 cocktails Club, s’il vous plait.
- Ok, je capte rien à l’allemand s’excusa t –elle avec une moue, pas terrible.
Confortablement enfouie dans mon fauteuil, je tenais le rythme de la musique avec ma jambe.
- Au fait Sab, j’ai oublié de te dire, tu danses vachement bien.
Le con ! Fallait qu’il me la sorte celle là, moi qui croyait qu’il avait zappé notre danse collée serrée.
Ca amusa tout le monde, et je remerciai la lumière tamisée de cacher le rouge de mes joues.
Au 3e verre déjà grisée par les cocktails, j’entrepris de m’amuser un peu.
Entrainant Tom et Bill de mes mains, j’ordonnai à tous de venir danser.
Le rock anglais qui passait nous permis de remuer dans tous les sens. Bill se dérida aussi et dansa à la grande surprise de ses amis.
Les rires, l’alcool, la danse, les mains baladeuses de Tom, la timidité envolée de Gus, les cheveux bien moins lisses de Georg et le doux déhanché de Bill ne me firent pas oublier qu’il était minuit, et qu’il était temps de filer dans les chambres.
Retenant Tom d’une main et Georg de l’autre, on prit l’ascenseur.
Dans le couloir, entre une blague salace de Tom et le balbutiement de Gus, j’entrepris de coucher chacun d’eux.
En vacillant légèrement, n’étant pas moi même au mieux de ma forme.
Gus trouve de suite sa carte, Tom galéra un peu, Georg la chercha dans toutes ses poches, pendant que Bill était déjà entré dans la sienne.
- Bonne nuit Tom, à demain.
- Bonne nuit Sabrina, tu tu … tu danses vraiment bien.
En souriant je quittais sa chambre.
Gus dormait déjà. N’ayant enlevé que son t-shirt., je tirai la couverture sur lui, puis sorti.
Georg me baragouinant des excuses imbibées d’alcool pour son futur retard de demain matin, se déshabillant sous mes yeux. Je sortis..
Celle de Bill était encore ouverte.
- Je peux entrer ?
- Oui.
Assis sur le bord du lit, Bill réglait son réveil. Je m’assis près de lui.
- Ca va toi ?
- Oui t’inquiète, j’ai trop bu mais j’ai passé une excellente soirée.
-
Ses yeux brillaient et ses lèvres tremblaient légèrement.
Un à un il enlevait ses bagues et ses bracelets.
- Nous sommes heureux de t’avoir avec nous tu sais.
- Merci Bill, je te souhaite une bonne nuit.
Un baiser sur sa joue, je sorti.
Ses yeux bruns me suivirent du regard, puis se concentrèrent à nouveau sur ses lacets à défaire.
Ma carte à moi fut bien difficile à fonctionner mais une fois dans ma chambre, le visage passé sous l’eau je souris à mon reflet dans le miroir.
- Putin je vais grave m’éclater.