Il ouvre sa porte et nous entrons dans son appartement. L’odeur. L’odeur des maisons des autres me marquent toujours. Chez lui c’est l’odeur masculine qui me frappe, l’odeur d’un parfum. Surement s’est-il parfumé avant de venir me chercher. Il pose ma valise dans un coin et tente de me mettre à l’aise. J’enlève mon manteau, et mes accessoires hivernaux. Je suis habillée d’un jean, d’un pull noir à col roulé et de bottes noires également. Mes cheveux sont lâchés sur mes épaules, et mon visage est rougi de froid. Le regard de Julien sur moi me fait rougir de plus belle. Il m’entraine pour faire un petit tour du propriétaire. Cet appartement est très mignon. Une entrée avec un porte manteau, une petite cuisine jaune paille, un salon blanc avec un grand canapé d’angle blanc, un tapis design au sol, et une petite télé dans un coin. Tout respire l’homme ici, la table du fond semble voir très rarement des invités, d’ailleurs elle lui sert de bureau, des copies de cours y sont éparpillées. De l’autre coté un bureau avec son ordinateur. L’imaginer être assis devant chaque soir pour me parler, me fait sourire doucement.
On continue la visite et il me montre la salle de bain. L’odeur vient de là, un parfum masculin qui sent divinement bon. Sur des étagères, des produits de rasage, des gels douche, tout très bien rangé.
Sa chambre enfin. Une minuscule chambre avec un lit futon au ras du sol, un lit posé sur un épais tapis de fausse fourrure blanche, une table de chevet avec une lampe et un bouquin dessus. Une petite télé identique à celle du salon dans le coin. Il me regarde en souriant et me dit en avoir fini avec la visite. J’adore cet endroit, tout y est chaleureux. Des photos sur les murs le montre en compagnie d’enfants, ses neveux m’explique-t-il.
Met toi à l’aise, je te laisse ma chambre. Et un amour avec ça.
Nous avons l’impression de nous connaître depuis toujours. Il me dit avoir un petit programme préparé spécialement pour moi. Se préparer un petit diner ici. Demain il bosse puis viendra me récupérer vers 13h pour partir manger en ville.
Il rit tout seul et je lui pose la question, il me répond qu’étant donné ma piètreté en matière de bières il me prépare un petit jeu. Les bières… ce qu’on a pu rire ensemble à ce sujet. Il était toujours extrêmement étonné de me savoir si novice en la matière, lui un spécialiste du houblon. J’avais beau lui dire que dans le sud la bière reste minoritaire, il se moquait toujours de moi.
Je m’installe dans le canapé et le regarde disposer sur la table de quoi faire un petit apéro bien copieux. Il est plutôt joyeux et il semble content de ma présence. Je me sens à l’aise avec lui, pas de timidité ni de gène. On retrouve l’ambiance qu’on avait si bien su donner à nos conversations téléphonique. Les moqueries douces et les taquineries piquantes.
Des bretzels car il sait que j’adore ça, des chips, des cacahuètes, des pistaches sont devant moi. Puis il revient avec une demi-douzaine de petites bouteilles de bières. Je le regarde intriguée et il me dit que je dois passer mon test d’aptitude à la vie nordiste. Tout cela m’amuse beaucoup. J’ai beau lui dire que je n’aime pas la bière, rien n’y fait il ne veut rien savoir. Je le regarde verser dans de petits gobelets de plastiques, différentes sortes de bières. Il s’assoit sur le canapé et je m’installe face à lui sur le tapis. Puis commence le « jeu », tenter de reconnaître les bières blanches, rousses ou brunes. J’ai beau l’avertir que je risque d’être soule dans les 10 prochaines minutes, il n’a pas l’air de me croire.
-Bois Sabrina et dis-moi ce que c’est.
-Une blonde ?
-Raté !
Et il se moque encore.
Je ris beaucoup, les bières diffusent comme prévu leur effet très rapidement.
Nous voilà assis par terre depuis une bonne heure et son esprit pédagogique se heurte de plein fouet à mon ignorance en alcool. Il se démonte pas et me tend un énième verre.
-Bois celle-ci, tu l’as déjà gouté tu devrais la reconnaître maintenant.
Je vois trouble, je prends le verre et tente tant bien que mal de le porter à ma bouche.
Je le regarde et je m’arrête net. Il me fixe intensément, sans sourire avec un grand sérieux. Il ne me lâche pas des yeux. Je pose mon verre et doucement je lui demande : Qu’est ce qu’il ya ?
-Mais tu es saoule ! Complètement soule.
Je pars dans un grand éclat de rire..
-Fallait s’y attendre, ça te dérange ? Tu as peur que mon coté psychopathe se réveille ?
-Non, bien sur que non mais je commence à m’en vouloir, je n’aurais pas du insister.
-Oh t’inquiète je suis une grande fille et je ne suis pas si soule que ça la preuve…
Je me lève péniblement fait quelques pas et me rapproche de lui. Je ne suis pas si saoule qu’il le croit.
-Tu vois j’y suis très bien arrivée.
Il continue à me regarder en silence, il me trouble.
-C’est ça avoue que tu as peur ? Tu te dis que je vais surement venir dans la nuit te décapiter et te manger les yeux.
Je ris, oh ce que je peux rire.
-D’ailleurs ne t’inquiète pas…
Je me rapproche de lui et fixe sa bouche.
-Si je dois manger quelque chose je commencerais par cette jolie bouche.
Ces paroles je les aie prononcées tout doucement, rien que pour lui. Il me regarde, nous sommes très près l’un de l’autre. Je sens un désir monter, une envie d’être embrassée. L’alcool m’aide sur ce coup là car j’ose le lui dire.
-Embrasse moi, de toute façon je suis soule, demain je ne m’en rappellerais pas.
Il continue à me fixer sans rien dire, ses yeux me fixent puis descendent sur mes lèvres humides, mes joues sont roses, mes cheveux ébouriffés.
-Si je t’embrasse ma belle, tu t’en souviendras jusqu’à la fin de tes jours.
Il me sourit enfin, un sourire léger, sexy en diable.
-Chiche ?
Ma provocation fait son effet, il prend ma bouche, m’attire vers lui et m’embrasse passionnément. La tête me tourne, je m’accroche à lui…
J’ouvre mes yeux, il fait tout noir. Je tourne ma tête, Julien est là près de moi, il dort une main sur mon ventre. La soirée s’est finie au lit, une soirée merveilleuse, inattendue et magique. Julien s’est montré tendre, sauvage, passionné, passionnant. Il dort comme un enfant, quelques mèches de cheveux ici et là. Il est tôt, le réveil indique 5h du matin. Il est beau, très beau. Je me serre contre lui et l’entoure de mon bras. Il remue et m’attire vers lui. Tout contre lui, je sens son odeur et je me surprends à me dire que je l’aime, que c’est l’homme de ma vie. J’embrasse son bras qui est près de mon visage, il embrasse mes cheveux.
Mais il a le dessus sur moi car sans que je m’y attende il m’attire contre lui et s’ensuit un câlin très charnel, très tendre, très doux, très agréable, tellement de très…
-A tout à l’heure princesse, à 13h n’oublie pas.
Un bisou sur mes cheveux et il est déjà parti. Je m’étais rendormie et je ne l’ai pas entendue se lever. Je referme mes yeux.
Un léger tintement me fait ouvrir mes yeux. Je viens de recevoir un texto. « J’aurais un peu de retard mais je me dépêche, je t’embrasse. »
Je regarde l’heure, 10h53.
Faut que je me lève. J’attrape d’une main le coussin de Julien et le met sur ma tête. Je respire à pleins poumons son parfum. Ce que j'aime son odeur.
D’un bond je suis debout. Dans la cuisine sur la table un petit mot « fais comme chez toi ». Ce qu’il est attentionné ce mec, j’en suis chaque fois très surprise.
Je me sert un jus d’orange et je file dans le salon allumer la télé.
Sur la table basse, les restes de notre soirée. Des gobelets par dizaine, certains vides, d’autres encore pleins. La soirée me revient en détail. Nos fous rire, nos regards échangés, nos frôlements, nos provocations. Et puis l’évolution de la soirée. »Si je t’embrasse tu ne l’oubliera jamais ». Cette phrase non plus je ne l’oublierais pas. Je regarde autour de moi, les rayons de soleil traversant la pièce lui donnent un cachet encore plus douillet, plus chaleureux.
Je me mets à ranger tout le désordre, je fais le lit non sans respirer encore une fois l’odeur de son oreiller.
Je file sous la douche et commence à me préparer.
Il est presque 13h. Je m’installe sur le canapé et attend Julien. J’en profite pour envoyer quelques texto. Julien entre à ce moment là.
Finalement il a pu se libérer et être à l’heure. Je suis gênée par rapport à cette nuit. J’avais décidé d’être naturelle mais je guette sur son visage un indice sur ma conduite à tenir. Mais il est tellement égal à lui-même que je me sens rassurée. Il s’assoit près de moi et m’attire vers lui. On reste un moment là comme ça, enlacés.
-Juste vivons le moment présent sans se poser de questions.
Tout ce que je voulais entendre.
Le restaurant qu’il a choisi est situé en plein centre ville de Lille. J’aime bien l’ambiance, le décor est très sympa. Julien me fait beaucoup rire en me racontant certaines phrases de ses élèves. Je lui dis combien il doit en rendre folles, il me répond d’un petit air amusé qu’elles sont très jeunes et pardonnables. Ma grimace jalouse l’amuse. Il me prend la main et me demande doucement si je me souviens de son baiser de la veille, en souriant je lui réponds sur le même ton que oui je m’en souviens très bien et que j’en redemande.
Oh si je pouvais me jeter sur lui…
Main dans la main on se ballade dans les rues de cette si jolie ville. Il me commente chaque endroit, me montre les boutiques qu’il affectionne, me décrit des endroits historiques. Je suis fascinée par cet homme, il sait tant de choses. Il me tient tout contre lui et s’inquiète de savoir si j’ai froid. Il me vole aussi quelques bisous que je lui donne bien volontiers et me serre très souvent contre lui pour me réchauffer. On s’arrête manger des gaufres dans une crêperie mais cette fois il se met à coté de moi. J’ai besoin de sa présence, de sa chaleur, de ses regards, de sa voix, de son parfum.
Je vis un rêve, je n’ai jamais vécu ça.
On rentre vers 19h, pour se jeter l’un sur l’autre à peine la porte de l’appartement ouvert. Un besoin de se rassasier l’un par l’autre, de se toucher, de se respirer de se gouter. Je ne pense à rien d’autre qu’à lui, le temps semble s’être figé.
Ensemble dans le lit douillet, on discute face à face. J’en ai les larmes aux yeux tellement je suis bien, tellement je me sens folle de cet homme que je ne connais visuellement que depuis la veille. Un réel baume au cœur, je semble guérie de cette méfiance constante que je vouais aux hommes jusque là.
Seule ombre au tableau, mon départ du lendemain.
Je zappe ce départ de mon esprit. Je me lève difficilement, happé par une main d’homme qui tente de me retenir. Il est presque minuit et nos estomacs gargouillent, et non on ne vit pas que d’amour et d’eau fraiche.
Julien me suit en ronchonnant. J’enfile un de ses t-shirts, ce qui l’amuse beaucoup, puis ensemble dans la cuisine on se prépare un plateau-télé. Cette soirée fut aussi mémorable par tant de douceur, tant de tendresse, tant de complicité. Le tapis du salon s’en souviendra…
Nous passons le reste de la nuit blottis l’un contre l’autre dans le lit à parler de nos vies. Sans jamais évoquer la tournure que devait prendre notre aventure.
C’est Julien qui aborda le sujet.
-As-tu envie que l’on se revoit ? Moi j’en ai très envie.
Bien sur que j’en ai envie, mais la distance… Il me répond que la distance doit rester accessoire et qu’on trouvera le moyen de se revoir si on y tient vraiment. Rassurée à ce sujet, je m’endors dans ses bras.
Le jour se lève. Grisâtre, comme mon humeur. Il va falloir partir. Je dois aller chez Mélanie pour la voir et Julien doit me ramener ensuite pour la gare.
Julien a pris la chose avec humour quand je lui ai parlé de Mélanie sans jamais avouer le complot de la lettre. Tout tenait sur la coïncidence, et il semblait se contenter de cette version.
Mélanie est très triste de mon départ imminent, elle avait envie de me voir davantage. Nous rions bien en cachette de Julien dans la petite cuisine quand je lui révèle le sens de notre relation. Elle est heureuse pour moi. Le moment de partir, déjà. Un gros bisou à Mel et en route vers la gare.
Je ne parle pas beaucoup dans la voiture, Julien ne lâche pas ma main et m’adresse des petits regards anxieux.
-Tu vas me manquer tu sais.
Ca fait un bien fou d’entendre cette phrase quand tu sais que la séparation va être atroce pour toi. Raphael chantait « tu es si près de moi et tu me manque déjà », oh comme il a raison.
La chaleur de la pression de la main de Julien sur la mienne me rassure.
Sur le quai, il me serre dans ses bras, très fort, en silence, un long moment. Puis me regarde dans les yeux, ses yeux si charmeurs qui cette fois brillaient d’une lueur triste et me dit « reviens vite, tu vas tellement me manquer ».
Mes larmes ne se retiennent plus, et coulent silencieusement sur mes joues. Un regard, un sourire et je monte dans le train.
Derrière ma vitre je lui envoie des bisous de la main, lui dit au revoir et le train démarre.
Je me retrouve seule dans ce train, assise sur ma banquette verte et je pleure. Je pleure de joie, je pleure de tristesse, mes pensées sont confuses.
Je mets du temps à me remettre, les gens autour de moi feignent de ne pas remarquer mon émotion.
Un tintement, un texto « Ne pleure pas princesse et promets moi que tu reviens vite »
Je lui réponds aussitôt « Je reviendrais je te le promets, Je crois que …je t’aime »
Je l’ai sorti, vite mais je le ressens tellement au plus profond de moi que je n’ai pas pu m’empêcher de lui écrire, lui cet homme qui le mérite tant.
Sa réponse ne tarda pas « je t’aime aussi Sabrina, passionément. »
Un sourire parmi les larmes, un espoir parmi le désespoir. La vie n’est pas si moche, la distance ne nous séparera pas, on se retrouvera…Vite….
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Mer 15 Nov - 21:18
au c tro beau, allala ca me donne envie de vivre une belle histoir d'amour.
